Linkin Park - A thousand suns

 A l’annonce de la préparation du quatrième album studio de Linkin Park, le public ne s’attendait certes pas à retrouver le néo metal qui caractérisait le groupe a ses débuts, mais au moins a du rock brut, sans artifices et teinté de riffs accrocheurs donnant envie de jumper dans la fosse d’une salle de concert surpeuplé. C’est donc avec une surprise non dissimulée que LP nous livre avec « A thousand suns » une expérimentation dérangeante !

Dérangeante car très orienté éléctro-rock, dans lequel se mêlent bien évidemment le rap toujours aussi efficace de Mike Shinoda et le chant rageur de Chester Bennington, mais également des percussions ethniques, des sons synthétiques à foison, ainsi qu’un piano semblant prendre le pas sur les guitares saturés auxquelles nous avait habitué le groupe. Passé la déception de ne pas en prendre pleins les oreilles et la tronche, on se surprend à redécouvrir Linkin Park, comme si le groupe était mort après « Minutes to Midnight », et qu’il renaissait non pas de ses cendres, mais avec l’ambition de faire table rase du passé et de regarder vers un nouvel horizon.

Se limiter à l’écoute du single « The catalyst » serait pure hérésie, le titre n’étant pas le meilleur de l’album, et ferait passer à côté de petits bijoux comme « Blackout » (dans lequel Chester démontre une nouvelle fois sa puissance vocale), « Waiting for the end » (faisant fortement penser à la formation rap Fort Minor de Mike Shinoda), ainsi que des ballades comme « Iridescent » ou « The messenger » qui vient clôturer un album riche, bourré de surprises, qui fait s’évader et qui confirme un peu plus que Linkin Park et un grand groupe, n’en déplaise aux puristes qui aimeraient qu’une formation n’évolue pas au fil du temps. A un tournant de sa carrière, Linkin Park semble encore avoir de belles choses à nous faire découvrir, et que ce soit dans le domaine éléctro-rock, metal ou tout autre style musical, l’horizon s’annonce radieux.